Ce document propose une comparaison statistique des objectifs du développement durable (ODD) et de leurs principales cibles dans les PMA, les autres pays vulnérables et les autres pays en développement. Il se base sur les ODD proposés le 19 juillet 2014 par le Groupe de travail ouvert de l’Assemblée générale des Nations Unies sur les objectifs de développement durable.Alors que le nouvel agenda post-2015 sera universel, la grande hétérogénéité des pays pose la question de la différenciation de l’agenda en fonction des spécificités, notamment celles des pays vulnérables. Un élément de réponse tient dans l’identification de ces spécificités pour les objectifs et cibles proposés. Ce document compare ainsi les Pays les Moins Avancés (PMA), les Pays en Développement Sans Littoral (PDSL) et les Petits Etats Insulaires en Développement (PEID) aux pays en développement hors-PMA ou aux pays à revenu intermédiaires (PRI) selon la disponibilité des données. Ce travail s’inscrit dans la continuité du document de travail P77 de la Ferdi (Boussichas, Coudert, & Gillot, 2013) qui établit un bilan factuel par OMD (objectifs du Millénaire pour le développement) pour les pays vulnérables et compare les résultats obtenus par chaque catégorie à ceux des pays en développement hors-PMA.A l’instar de ce que le bilan des OMD permet d’observer, il apparaît que, globalement, les pays vulnérables et en particulier les PMA se distinguent par un retard significatif sur la majorité des nouveaux objectifs et cibles de l’agenda post-2015. La crainte qu’un élargissement de l’agenda du développement au développement durable ne dilue à l’avenir la priorité donnée jusqu’à maintenant à ces pays ne peut être alimentée par les statistiques tant les besoins des pays vulnérables en matière de développement durable apparaissent globalement plus importants que ceux des autres catégories de pays.Afin de prendre en compte les niveaux initiaux des pays dans l’évaluation des progrès, ce travail introduit, lorsque cela est possible et pertinent, une évaluation non linéaire des progrès constatés depuis 2000 sur les possibles futurs objectifs. Ainsi, bien que leurs niveaux d’éducation et de santé restent plus faibles, la performance des PMA dans ces deux secteurs s’avère relativement meilleure que celle des autres PED. Le même constat peut être fait pour l’utilisation d’énergies alternatives et renouvelables. En revanche, les progrès des PMA sont décevants en matière de lutte contre la pauvreté et la malnutrition au regard de ce qu’a été la performance des autres PED.Ces résultats montrent deux choses : 1/ L’approche OMD a probablement permis aux PMA de rattraper en partie (mais en partie seulement) leur retard en matière de capital humain. Ce constat encourageant milite pour une différenciation renouvelée à leur égard, notamment dans les efforts spécifiques de la communauté internationale dont ils bénéficient ; 2/ Les PMA se distinguant cependant par une mauvaise performance en matière de pauvreté et de malnutrition, il est important de considérer spécifiquement ces pays sur l’ensemble des facteurs concourant à cette mauvaise performance. Nombre de ces facteurs sont précisément parmi ceux nouvellement pris en compte dans l’agenda post-2015. Or, les PMA accusent un retard significatif pour la plupart de ces facteurs.Afin de rééditer pour les autres facteurs du développement la relative bonne performance des PMA en matière de capital humain, les pays vulnérables doivent continuer à bénéficier d’un support particulier de la communauté internationale.