Evaluer l'impact d'un micro-programme social : Une étude de cas expérimentale
L'intérêt des méthodes expérimentales d'évaluation d'impact est de mesurer de façon rigoureuse les effets d'un programme social même en l'absence de bases de données pré- existantes et de cadre théorique structurel sur les mécanises en œuvre, tout en identifiant les effets spécifiques du programme indépendamment des caractéristiques observables et inobservables de ses bénéficiaires. Nous illustrons ces vertus des méthodes expérimentales avec une étude de cas qui porte sur un dispositif de petite taille, innovant, complexe et destiné à des populations très spécifiques, autant de caractéristiques qui le rendent a priori inévaluable par d'autres méthodes. Il s'agit d'un programme d'accompagnement à la recherche d'un stage destiné aux élèves de troisième qui résident dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville. L'expérimentation porte sur 6 collèges classés RAR, soit 28 classes et 550 élèves, dans deux départements, l'Essonne et les Yvelines. Pour remédier aux différences de compositions entre le groupe test et le groupe témoin sur un si petit échantillon, nous avons reconstruit le groupe témoin avec la méthode du score de propension proposée par Rubin. Nous montrons que le dispositif d'accompagnement n'a d'effet ni sur l'effectivité du stage, ni sur la qualité du stage, évaluée au travers de la satisfaction du jeune, alors qu'il s'agit des objectifs visés par le dispositif. En revanche, il influence les choix d'orientation des élèves, ce qui correspond à l'objectif du stage lui même. Les élèves accompagnés refusent moins fréquemment l'orientation vers des filières courtes et professionnalisées.