Les déterminants des ruptures de mariage et d'unions au Québec: Un modèle économique de durée.
Le développement, dans les années récentes, de différentes sources de données individuelles longitudinales a rendu possible la mise en oeuvre de modélisations économétriques des différences de trajectoires individuelles. Ce travail présente un exemple d'une telle modélisation, qui vise à cerner à partir de données canadiennes, un aspect de l'impact de l'Aide sociale (Assistance aux mères nécessiteuses de 1936 à 1969) sur les comportements conjugaux. Les données qui nous intéressent sont celles de l'Enquête sociale générale sur la famille et les amis, réalisée en 1990 par Statistique Canada. Ces données permettent de reconstruire à rebours l'histoire de vie matrimoniale et conjugale d'un large échantillon de Canadiennes et de Canadiens. Un modèle statistique décrit les lois d'évolution des mariages et des unions conditionnellement à diverses variables explicatives, de nature socio-démographiques et économiques, communes ou non à tous les individus, certaines fixes et d'autres variables dans le temps. La modélisation empirique s'attache plus particulièrement à mesurer l'effet des programmes de dernier recours sur les ruptures de mariages et d'unions. Un modèle paramétrique de durée (à la Weinbull) est estimé, en tenant compte de l'hétérogénéité non observable, à l'aide d'un sous-échantillon de femmes québécoises ayant vécues un premier mariage ou une première union. Les résultats montrent d,une part qu'un modèle de durée des mariages (unions) paraît être estimé plus efficacement lorsqu'ils intègrent des variables économiques et d'autre part que l'Aide sociale (l'aide de dernier recours) semble jouer un rôle sur les probabilités de rupture dela vie en couple pour les plus jeunes générations de femmes.