Les paradoxes de la souveraineté économique en Algérie

En 2009, alors même qu'elles insistaient sur la résilience de l'économie algérienne face à la crise internationale, les autorités introduisaient de fortes restrictions à la fois aux importations, à l'investissement étranger et au crédit à la consommation. Ces mesures traduisent-elles une simple adaptation au contexte international de crise ou expriment-elles des changements d'orientation plus profonds, dans un contexte de désindustrialisation, d'effets pervers de la rente pétrolière et gazière, et de dérive des importations? Faut-il y voir une remise en cause de l'ouverture économique, une restauration des leviers de régulation ou une volonté de répondre à des tensions sociales croissantes ? Plus fondamentalement, ces mesures semblent surtout symptomatiques de la situation de blocage du processus de réformes économiques, qui trouve ses racines dans les contradictions du rôle de l'État dans l'économie nationale depuis la fin des années 1980.