[eng] In my answer to Christian Tutin's comment I make the following points : . (i) Keynes was concerned with establishing what he called "the other point of view", according to which effective demand has an impact on the performance of the economic system both in the short and in the long run. This presupposed the refutation of the neoclassical, especially Pigovian, doctrine which maintains that with flexible wages there will be a long-run tendency to full employment. Hence Keynes was not, and could not have been, content with a purely short-run analysis, as some commentators argues. . (ii) The refutation of the neoclassical theory necessitated a critique of its notion of the rate of interest as the factor that equilibrates decisions to invest and decisions to save. Keynes's alternative theory of the rate of interest was, however, not fully convincing and cannot bear the burden placed upon it. . (iii) Sraffa deserves the credit for having demonstrated that the traditional neoclassical theory of the rate of interest cannot be sustained. Therefore, Keynesians are well advised to take Sraffa's contribution seriously, also because the latter provides the theory of effective demand solid production theoretic foundations. In addition some questions relating to the little macromodel presented in my paper are discussed. [fre] Ma réponse au commentaire de Christian Tutin comporte les points suivants : (i) Keynes s'est attaché à refonder ce qu'il appelait « l'autre point de vue », selon lequel la demande effective a un impact sur l'activité du système économique, aussi bien à court qu'à long terme. Cela appelait la réfutation préalable de la doctrine néo-classique, plus spécialement pigouvienne, selon laquelle il existe, à condition que les salaires soient flexibles, une tendance au plein emploi à long terme. Keynes ne pouvait donc se satisfaire, et ne s'est pas satisfait, d'une analyse du seul court terme, comme l'avancent certains commentateurs. . (ii) La réfutation de la théorie néo-classique devait passer par la critique de sa représentation du taux d'intérêt comme facteur d'équilibrage des décisions d'épargner et des décisions d'investir. Cependant, sa théorie alternative du taux d'intérêt n'est pas pleinement convaincante, et ne saurait supporter à elle seule toute la charge de la critique. . (iii) II revient à Sraffa le mérite d'avoir démontré le caractère insoutenable de la théorie néo-classique traditionnelle de l'intérêt. Les keynésiens seraient donc bien avisés de prendre au sérieux sa contribution, pour la raison également que cette dernière offre à la théorie de la demande effective de solides fondements au niveau de la théorie de la production. Par ailleurs, certaines questions relatives au modèle macro-économique présenté dans mon article sont discutées dans cette réponse.
