Zone euro : le calice de l'austérité jusqu'à la lie
Le recul de l’activité observée dans la zone euro depuis le quatrième trimestre 2011 s’est amplifié en fin d’année 2012 malgré le retour annoncé de la confiance. Depuis l’été 2012, la ratification du TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance) ainsi que l’annonce par la BCE de l’OMT (Outright monetary transactions ou aussi Opérations monétaires sur titres) avaient écarté les risques d’un éclatement de la zone euro contribuant à la baisse des primes de risques sur les marchés obligataires publics. Cet espoir fut cependant insuffisant pour compenser le fort impact récessif de la consolidation budgétaire. Les demandes interne et externe, du fait des fortes interdépendances entres les pays de la zone euro, ont par conséquent continué à fléchir. Le vote des budgets pour l’année 2013 annonce d’ores et déjà la poursuite de ce scénario. Bien qu’en léger recul, l’impulsion budgétaire serait de -1,1 point de PIB. 2013 sera par conséquent une nouvelle année de récession dans la zone euro, le PIB reculerait de 0,4 %. En 2014, le rythme de consolidation marquera encore le pas dans la mesure où certains pays auront atteint la cible de 3 % pour le déficit budgétaire (Allemagne, Autriche, Belgique, Finlande) ou en seront assez proches (Pays-Bas). La croissance serait alors positive (0,9 %) mais insuffisante pour permettre une décrue du chômage. Les risques resteront orientés à la baisse en raison des pressions déflationnistes qui vont s’intensifier. La déflation est déjà enclenchée en Espagne et en Grèce et pourrait se généraliser à tous les pays où le taux de chômage se maintient à des niveaux très élevés, d’autant plus qu’à ce mécanisme s’ajoutent de nombreuses réformes ou mesures visant à réduire le coût du travail. La concurrence entre pays de la zone euro pour gagner des parts de marché devrait s’intensifier ce qui amplifiera les pressions déflationnistes sans réussir à générer l’effet positif escompté sur la croissance de l’ensemble de la zone euro.