Cette recherche plaide en faveur de la prise en compte d’un système dans son ensemble pour aborder les problématiques d’adaptation. C’est en particulier le cas de l’adaptation d’industries à une rupture technologique qui est ici étudié. Les théories traditionnelles invoquent la flexibilité des organisations et les caractéristiques de la rupture pour en comprendre l’impact. Elles découlent d’une vision statique, linéaire et non liée de l’adaptation. Pour apporter une réponse nouvelle, trois pans de recherche sont mobilisés : l’approche ressources dynamisée comme théorie de la firme, l’équilibre ponctué comme modèle de changement et les théories de la complexité comme loupe d’analyse. Ces courants convergent vers la nécessaire prise en compte de l’interdépendance. Le tout n’est pas la somme des parties, les relations sont récursives. Ces liens causaux multiples impliquent une profonde réflexion théorique et méthodologique. De nouveaux concepts sont tout d’abord mis en place : sensibilité aux conditions initiales, émergence, changement brutal d’équilibre et coévolution. Ensuite, la simulation, à partir de systèmes adaptatifs complexes, est considérée comme une alternative méthodologique innovante. Un modèle générique est proposé : l’algorithme génétique, où les compétences des organisations évoluent sous forme de chromosomes sur un « terrain d’adaptation ». Ceci devrait permettre de répondre à de nombreuses questions intégrant les interdépendance multiples au sein d’une industrie.